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Chapitre 3 : Le chant des machines
Le bourdonnement du drone devint un hurlement aigu lorsqu’il plongea dans leur direction. Ses lumières rouges perçaient la grisaille comme des éclairs de menace. Kehr poussa Ezra derrière un pilier de béton effondré.
— « Reste là, ne fais pas de bruit ! » aboya-t-il, levant son pistolet laser d’une main ferme.
Liris, toujours accroupie près du feu mourant, manipula précipitamment son appareil portable.
— « Si je peux pirater son système avant qu’il nous détecte complètement, on a une chance ! »
Kehr grogna en réponse, tirant un premier coup qui ricocha contre le blindage du drone.
— « Prends ton temps, surtout, c’est pas comme si ce truc pouvait nous découper en morceaux ! »
Ezra, les yeux brillants de curiosité malgré le danger, observait la machine.
— « Ce n’est pas un modèle standard, » murmura-iel. « Il a des antennes additionnelles... c’est un émetteur aussi. »
Kehr jura.
— « Tu veux dire qu’il appelle ses copains ? »
Ezra hocha la tête.
— « Si on ne l’arrête pas, on aura tout un essaim sur le dos. »
Liris pianota frénétiquement, ignorant les gouttes de sueur qui perlaient sur son front. Le drone ralentit un instant, comme s’il hésitait.
— « C’est bon, » murmura-t-elle. « J’ai une brèche. »
Un clic résonna dans ses écouteurs, suivi d’un signal faible, une sorte de chant électronique, qui semblait provenir du drone lui-même.
— « Attendez... »
Kehr, sur le point de tirer à nouveau, s’arrêta net.
— « Quoi, attendez ?! »
— « Il ne nous attaque pas, » répondit Liris, écarquillant les yeux face aux lignes de code qui défilaient sur son écran. « C’est comme s’il... répondait à une commande. »
Ezra, fasciné, s’approcha lentement, ignorant le regard furieux de Kehr.
— « Une commande de quoi ? » demanda-iel doucement.
Liris inspira profondément.
— « De Céphalon. Ce drone est connecté. »
Le silence tomba, seulement brisé par le grésillement du feu et le bourdonnement diminué du drone. Enfin, Kehr abaissa son arme, les mâchoires serrées.
— « Alors quoi, maintenant il est de notre côté ? »
Avant que Liris puisse répondre, une voix métallique s’éleva du drone, semblant se superposer au chant électronique :
— « Hôte identifié. Priorité : extraction. Veuillez suivre. »
Chapitre 4 : La piste vers l’inconnu
Le drone se mit à flotter doucement, s’éloignant dans la direction opposée des Friches Lointaines. Liris, toujours méfiante, rangea son appareil dans son sac.
— « Il veut qu’on le suive, » dit-elle.
— « Génial, » grogna Kehr, remettant sa machette dans son étui. « Parce que suivre une machine contrôlée par une IA mystérieuse, c’est exactement ce que je rêvais de faire. »
Ezra haussa les épaules.
— « Si on veut savoir ce que Céphalon sait, c’est notre meilleure piste. Et puis, c’est ça ou attendre qu’un autre drone plus agressif nous trouve. »
Ils se mirent en marche, suivant le drone à travers les ruines. Chaque pas les éloignait davantage de leur cachette et les rapprochait du cœur des Friches Lointaines.
Le paysage autour d’eux devenait de plus en plus étrange : des tours de métal tordues semblaient s’élever comme des arbres d’un autre monde, tandis que des câbles enterrés luisaient faiblement sous leurs pieds. Des murmures électriques résonnaient dans l’air, comme si les machines elles-mêmes chuchotaient des secrets.
Ezra posa une main sur l’un des câbles, leurs doigts effleurant la surface chaude.
— « C’est comme un réseau nerveux, » murmura-iel. « Ces machines sont toujours... vivantes, en quelque sorte. »
Kehr fit claquer sa langue, exaspéré.
— « Et c’est censé me rassurer, ça ? »
Liris, elle, avançait sans un mot, le regard fixé sur le drone qui semblait les guider. Elle ressentait un mélange d’excitation et de peur. Elle savait qu’ils s’approchaient d’une vérité, mais elle ignorait si cette vérité les sauverait ou les condamnerait.
Soudain, le drone s’arrêta devant une structure massive à moitié ensevelie sous la terre. Une ancienne porte blindée, ornée du même symbole en spirale qu’ils avaient vu plus tôt, bloquait l’entrée.
Liris s’avança pour examiner la porte, mais avant qu’elle ne touche le panneau de commande, une voix familière résonna derrière eux.
— « Je me demandais combien de temps il vous faudrait pour arriver ici. »
Ils se retournèrent pour voir Vareth, "La Voix d’Ether", émerger de l’ombre. Son manteau noir flottait légèrement dans la brise, et son bras mécanique brillait d’un éclat froid.
— « Vous jouez avec des forces qui vous dépassent, » dit-il calmement. « Et vous ne comprenez même pas ce que vous avez réveillé. »
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